Fondation Hippo des Familles

L'hippopotame miniature, ou "hippopotame domestique" (hippopotamus domesticus), est solitaire et nocturne. C'est l'une des trois seules espèces existantes de la famille des Hippopotamidae, les autres étant son parent beaucoup plus grand, l'hippopotame commun (Hippopotamus amphibius) ou hippopotame du Nil, et l'hippopotame pygmée (hexaprotodon liberiensis). L'hippopotame domestique présente de nombreuses adaptations terrestres, mais comme l'hippopotame, il est semi-aquatique et dépend de l'eau pour garder sa peau humide et sa température corporelle fraîche. Des comportements tels que l'accouplement et la mise bas peuvent avoir lieu dans l'eau ou sur terre. À l'état sauvage, l'hippopotame domestique est herbivore et se nourrit de fougères, de plantes à feuilles larges et d'herbes, et il est particulièrement friand de feuilles de manioc. Les hippopotames domestiques sauvages se sont adaptés à un régime alimentaire plus large, similaire à celui des cafards ou des souris domestiques.

Jusqu'au XIXe siècle, les hippopotames domestiques étaient inconnus en dehors de l'Afrique de l'Ouest, où il existe une longue tradition d'élevage comme animaux de compagnie semi-domestiques. Lorsque l'on a constaté que les spécimens de zoo se reproduisaient bien, les hippopotames domestiques ont été introduits dans les animaleries au début du 20e siècle. Comme pour les perruches, un nombre important de ces hippopotames de compagnie se sont échappés ou ont été relâchés et on les trouve aujourd'hui dans tout le Canada. La question de savoir si les hippopotames d'Amérique du Nord sont devenus une espèce distincte fait l'objet d'un débat, certains scientifiques proposant le nom trinomial hippopotamus domesticus canadensis.

Dans la nature, l'hippopotame vit dans des lacs ou des rivières peu profonds, à l'eau lente et au fond mou. Les hippopotames domestiques africains semi-domestiques vivent principalement dans les champs de manioc ou à proximité. Bien qu'ils endommagent les feuilles des plants de manioc, les agriculteurs encouragent les hippopotames domestiques parce qu'ils repoussent l'aleurode (bemisia tabaci), qui est beaucoup plus nuisible.

Les hippopotames domestiques sauvages vivent presque entièrement à l'intérieur, sauf pendant la saison des amours. Ils construisent des tanières dans les parties inaccessibles des maisons, par exemple derrière les étagères ou sous les comptoirs de cuisine. Bien qu'ils ne soient pas des tisseurs de nids experts, ils tapissent leurs tanières avec des substances trouvées telles que du fil ou des peluches de sèche-linge.

Les hippopotames domestiques sauvages se trouvent en Afrique de l'Ouest, principalement au Libéria, avec de petites populations en Sierra Leone, en Guinée et en Côte d'Ivoire. Une sous-espèce (hippopotamus domesticus heslopi) était autrefois présente au Nigeria.

En raison de leur popularité en tant qu'animaux de compagnie au début du 20e siècle, les hippopotames domestiques sauvages d'Amérique du Nord sont aujourd'hui présents dans presque toutes les zones urbaines du Canada, les populations les plus importantes se trouvant probablement à Toronto, Vancouver et Halifax. L'importation d'hippopotames domestiques en tant qu'animaux de compagnie étant illégale aux États-Unis, il ne semble pas y avoir de population sauvage dans ce pays, bien que des observations aient été faites dans des États de l'est du pays, tels que New York et le Vermont. Il existe également des populations isolées en Louisiane et en Colombie. Comme elles ont été importées séparément, il n'est pas certain qu'il s'agisse de la même espèce.

On ne sait pas exactement quelle est l'importance de la population d'hippopotames domestiques au Canada, ni si ces animaux sont menacés d'extinction. Il semblerait que l'amélioration de l'isolation et de la protection contre l'hiver rende plus difficile la construction de tanières et la recherche d'autres hippopotames pendant la saison de reproduction. En l'absence d'afflux d'autres hippopotames pour contrer les effets du froid, des mauvaises années de reproduction ou de la consanguinité, ces sous-populations isolées devraient disparaître avec le temps.

Les hippopotames domestiques étant actuellement considérés comme une espèce envahissante, il n'y a pas d'efforts officiels de conservation. Nos recherches contribuent à démontrer que l'hippopotame domestique du Canada est une sous-espèce distincte qui mérite d'être protégée.

Certains scientifiques pensent que les hippopotames du Canada descendent de la sous-espèce disparue du Nigerie. Il est également possible qu'ils soient des vestiges des hippopotames européens de l'ère glaciaire. Si l'une ou l'autre de ces hypothèses est vraie, les hippopotames domestiques sont un vestige inestimable de notre biodiversité disparue.

Nous encourageons également les programmes de sensibilisation à l'hippopotame de maison afin de faire connaître cet animal à un plus grand nombre de Canadiens et de les considérer comme des compagnons plutôt que comme des nuisibles.

Tout le monde a un rôle à jouer pour sauver l'hippopotame de la maison. Cliquez ici pour savoir ce que vous pouvez faire.